D'où vient le TDAH ?

Le TDAH est la conséquence d'une accumulation de facteurs.

Elle est le plus souvent à l'origine du trouble


Pack génétique
Aucun gène précis ou marqueur biologique n’a été identifié pour le TDAH. Il s’agit d’une combinaison de gènes à facteurs précipitants, chaque gène isolé n’étant pas responsable à lui seul de l’expression du TDAH.
Hérédité
La génétique du TDAH n'est pas à elle seule déterminante. Toutefois les recherches montrent une forte héritabilité de ce profil au sein d’une même famille.
Filiation Néandertalienne
Des recherches pointent le fait que certains gènes TDAH proviendraient des Néandertaliens, chasseurs-cueilleurs qui vivaient de façon nomade. Le fonctionnement de type TDAH devait être adapté à ce contexte. Les gènes auraient progressivement subit une pression sélective au sein de la population Homo Sapiens, au gré de la socialisation et de la sédentarisation.

Ne fait le plus souvent que moduler l'expression du TDAH à partir de la génétique


Événements pendant grossesse & accouchement
Bébés très prématurés ou avec un très faible poids à la naissance, mère avec hypertension artérielle pendant la grossesse, prééclampsie, hyperthyroïdie, nombreuses fausses couches antérieures, obésité maternelle.
Environnement familial & traumatismes
Faible revenu familial, niveau d'instruction peu élevé des parents, chômage, graves dissensions dans le couple, mère ayant perdu un proche pendant la grossesse, abus important de substances, troubles psychiatriques, criminalité. Placement extra-familial de l’enfant, exposition à la violence sexuelle et à la négligence physique.
Exposition à des substances toxiques
Taux de plomb élevé dans le sang, exposition prénatale au valproate (aucune association n’a été trouvée pour d’autres antiépileptiques), exposition aux pesticides organophosphorés, exposition à l’oxyde nitrique.
Carences nutritionnelles
Taux faibles à modérés de ferritine sérique, d'acides gras oméga-3 dans le sang, taux de vitamine D faible chez la mère.


Fonctionnement neurologique du TDAH



Le cerveau

Il assume différentes fonctions : perception, émotion, réponse aux stimuli, cognition, conscience de soi, régulation de l'attention et des comportements, etc. Le cerveau est constitué de différentes structures, dont 6 lobes (subdivisés en différentes aires). Exemple : lobe frontal (motricité, régulation, planification, décision), lobe limbique (réponse émotionnelle). Le cervelet, structure différenciée à l'arrière du cerveau, joue un rôle dans le contrôle moteur et l'attention.

Connexions des aires cérébrales

Les différentes aires cérébrales sont interconnectées par des réseaux de neurones. Elles communiquent entre elles via des signaux électriques et chimiques.


Les neurones

Les neurones sont des cellules qui composent le tissu nerveux. Ils communiquent entre eux au niveau de zones appelées synapses. À ce niveau il n'y a pas de continuité entre les deux cellules, c'est un messager chimique produit par le premier neurone qui assure la transmission au second.


Les neurotransmetteurs

Ce sont les neurotransmetteurs qui assurent la transmission de l'information d'un neurone à l'autre, au niveau des synapses. Les deux neurotransmetteurs présents en plus grande quantité dans le cerveau sont le glutamate (excitateur) et le GABA (inhibiteur). On trouve également la dopamine (motivation, récompense, renforcement) et la noradrénaline (attention sélective, vigilance).




Trois théories principales coexistent pour expliquer le TDAH :

Le défaut d'inhibition

Les symptômes TDAH seraient dus à un manque d'inhibition de certains comportements.

Inattention
Défaut d’inhibition de la distractibilité

Impulsivité
Défaut d’inhibition de l’action

Hyperactivité
Défaut d’inhibition motrice

Voir le schéma

L'aversion au délai

Les symptômes TDAH seraient dus à une poursuite de récompense rapide et importante.

Inattention
Seuil de satisfaction trop élevé

Impulsivité
Poursuite d’une récompense immédiate

Hyperactivité
Dérégulation but-récompense

Voir le schéma

Le mode par défaut

Les symptômes TDAH seraient dus à une dérégulation du mode par défaut (pensées, rêveries, absences).

Difficulté d'activation
Empêche de se mettre à la tâche

Difficulté de maintien attentionnel
Empêche de rester concentré

Difficulté d'autorégulation
Empêche de réprimer consciemment

En savoir plus

Les particularités du cerveau TDAH :

par défaut inférieurs à la norme

La dopamine et la noradrénaline sont des neurotransmetteurs qui assurent la transmission des messages d'un neurone à l'autre. Par défaut dans le TDAH, leurs niveaux sont plus bas que la moyenne dans différents réseaux, dont celui de la récompense (le striatum). Les scientifiques cherchent encore la cause exacte : recapture trop importante ou synthétisation déficitaire.

par défaut inférieure à la norme

Le niveau bas de dopamine perturbe la communication entre les différentes aires du cerveau, en particulier avec le cortex pré-frontal, ce qui engendre des difficultés à ajuster les comportements en fonction des qualités récompensantes des stimuli, des difficultés à hiérarchiser les informations, une plus grande sensibilité aux interférences.

Conséquences des atypicités du cerveau TDAH :

Comportement en "tout ou rien", impulsivité, réponse disproportionnée ou absente aux différentes situations de la vie. Une recherche prioritaire de grands plaisirs à court terme.

Difficulté de mémorisation à court terme (répétition de mots, lecture), difficulté de mémorisation séquentielle (compréhension du langage et apprentissage du calcul).
Facilité si la motivation est très présente, dans ce cas excellente mémoire sans effort à fournir.

Difficulté d'inhibition motrice, entraînant de l'agitation. Le comportement hyperactif s'exprime à un degré inhabituel d'agitation motrice, sans objet, et non dirigée vers un but spécifique ou intentionnel.

Perception du temps, des durées et de la chronologie altérée. Difficulté à planifier, organiser et une inflexibilité dans la mise en place des stratégies.

Difficulté à rester dans l'instant présent, à maintenir la concentration sur une tâche, une conversation, etc. Le "mode par défaut" du cerveau s'impose trop souvent, la rêverie survient et les TDAH décrochent de la réalité.
Facilité créative, le cerveau produit beaucoup d'idées et fait des associations originales.

Difficulté à intégrer l’information en un seul “tout” cohérent. Cela s'appelle un défaut de cohérence centrale. Les informations sont traitées une par une, empêchant une mise en sens globale immédiate. Reconstituer une perception complète et cohérente demandera un effort intellectuel.
Facilité pour remarquer des détails qui passent le plus souvent inaperçu. Cette particularité est fréquemment associée aux TND (Troubles Neurodéveloppementaux).